Le Zoo d’Aalborg choque le Danemark : vos animaux de compagnie bientôt dévorés par des tigres ?

Le Zoo d’Aalborg choque le Danemark : vos animaux de compagnie bientôt dévorés par des tigres ?

À Aalborg, dans le nord du Danemark, le zoo local a trouvé une méthode inattendue pour garantir à ses prédateurs des repas proches du naturel.

Désormais, les particuliers peuvent donner leurs animaux de compagnie, lapins, poules, cochons d’Inde, voire chevaux, directement au zoo.

Ces dons servent à nourrir lions, tigres et autres fauves, avec la promesse d’une « euthanasie en douceur » des animaux donnés. Une initiative qui suscite la curiosité… et un débat de société.

Un appel inédit : animaux domestiques recherchés pour nourrir les carnivores du zoo

Depuis quelques semaines, le zoo d’Aalborg sollicite activement les citoyens qui ne peuvent plus s’occuper de leurs petits animaux domestiques. Concrètement, il s’agit de venir déposer ses animaux au zoo afin qu’ils soient utilisés pour nourrir les prédateurs.

Cette démarche est, d’après l’équipe, pensée dans l’objectif de conserver chez ces animaux captifs l’instinct de la chasse, ainsi que leur alimentation « d’origine ». 

Source : publication officielle sur leur page Facebook du 31 juillet 2025.

Ce choix s’inscrit dans une tendance plus large observée dans certains zoos européens, où l’on cherche à renforcer le bien-être animal en privilégiant une alimentation plus proche de celle de leurs équivalents sauvages. Par exemple, le Zoo de Zurich a vu naître premier rhinocéros blanc, un événement qui montre l’importance d’un cadre naturel adapté pour favoriser la reproduction et la santé des espèces.

  • Principaux animaux recherchés : Poulets, lapins, cochons d’Inde.
  • Un maximum de quatre animaux d’un coup peut être apporté par chaque donateur, et cela seulement une fois par semaine.
  • Pour les chevaux :
    • Nécessité de fournir un passeport équin valide.
    • L’animal ne doit pas avoir été récemment soigné pour une maladie (délai de 30 jours).
    • Une réduction fiscale potentielle pour les propriétaires qui donnent leur cheval.
  • Les dépôts se font directement auprès des équipes du zoo, sur rendez-vous et en semaine.

En parallèle, d’autres institutions s’illustrent par des actions insolites ou innovantes, comme la 2 panthères des neiges nées au Zoo de Servion, ou encore des initiatives pour lutter contre l’abandon des chiens, une problématique fréquente qui pose la question de la responsabilité envers les animaux domestiques (pour comprendre pourquoi les gens abandonnent leur chien).

Animal accepté Conditions supplémentaires Utilisation
Poulet En bonne santé, maximum 4 par semaine Nourriture pour carnivores
Lapin En bonne santé, maximum 4 par semaine Nourriture pour carnivores
Cochon d’Inde En bonne santé, maximum 4 par semaine Nourriture pour carnivores
Cheval Passeport à jour, non traité médicalement récemment Nourriture, potentielle fiscalité avantageuse

 

Pourquoi donner ses animaux au zoo ?

À travers cette initiative, l’établissement explique vouloir respecter l’équilibre naturel des prédateurs qu’il abrite. Plutôt que de nourrir tigres, lions et autres carnivores avec de la viande découpée ou des aliments industriels, l’équipe privilégie des proies entières, comme en milieu sauvage. Cela signifie une alimentation composée de viande, mais aussi de fourrure, d’os et d’organes, pour une stimulation physique et psychologique maximale des animaux.

  • Le zoo « imite la chaîne alimentaire naturelle » pour favoriser le bien-être de ses prédateurs.
  • Fournir du “petit bétail” complet est vu comme plus enrichissant et sain, contribuant à l’épanouissement des carnivores et à leur équilibre digestif.
  • Pratique renommée au Danemark : la responsable adjointe assure que cela se fait dans de nombreux établissements, avec l’appui d’une partie du public.
Alimentation classique Alimentation « naturelle » proposée
Viande transformée, morceaux prédécoupés Proies entières (avec fourrure, os, organes…)
Moins d’enrichissement comportemental Stimulation instinct de chasse, bénéfice physique accru
Moins proche de la chaîne alimentaire sauvage Imitation de la chasse naturelle, plus authentique

Des règles strictes, une gestion encadrée

Pour éviter toute dérive, le processus est strictement encadré. Les propriétaires doivent respecter les critères sanitaires, administratifs et de bien-être animal fixés par le zoo. Un passage par l’équipe vétérinaire est systématiquement imposé. Pour les chevaux, le don peut permettre de bénéficier d’un avantage fiscal, une manière de convaincre certains propriétaires hésitants.

  • Tous les animaux donnés sont évalués pour s’assurer qu’ils ne présentent aucun danger sanitaire.
  • Une fois remis, les animaux sont euthanasiés de façon annoncée comme « douce et respectueuse ».
  • Les équipes du zoo veillent à ce que la transition vers la chaîne alimentaire se passe sans stress ou douleur inutile pour les animaux concernés.

Le zoo communique largement sur ces procédures, via ses réseaux sociaux et son site internet, notamment en affichant une photo d’un tigre dévorant un morceau de viande pour démontrer la « naturalité » du geste.

Cette démarche rappelle que les zoos, à travers leurs pratiques, peuvent susciter des débats variés, souvent alimentés par des images surprenantes. Récemment, une créature mystérieuse terrorise un zoo anglais : les images de surveillance affolent les internautes, illustrant combien la gestion des animaux en captivité est un sujet sensible.

Réactions du public : adhésion, malaise ou incompréhension ?

Cette pratique suscite des réactions parfois passionnées. D’un côté, certains amateurs d’animaux considèrent le procédé comme une manière utile de se séparer de compagnons devenus « encombrants », tout en participant à une « bonne action » pour le bien-être des fauves. D’autres, au contraire, sont troublés par l’idée que des animaux de compagnie, parfois choyés, servent ainsi de nourriture.

  • Nombre de visiteurs ou partenaires comprennent et soutiennent l’initiative pour sa valeur éducative et écologique.
  • La question éthique revient fortement, certains voyant dans cette démarche une limite à ne pas franchir entre respect animal et gestion du vivant en captivité.
  • Le zoo assume son choix, le présente comme une solution encadrée et transparente plutôt qu’un tabou, et insiste sur son expérience de « plusieurs années » dans ce domaine.

D’autres exemples insolites soulignent parfois la créativité des zoos pour attirer les visiteurs, à l’image des chiens déguisés en pandas : les zoos vont-ils trop loin pour attirer les visiteurs ?

Principaux arguments avancés par chaque camp

Soutiens de l’initiative Opposants ou critiques
  • Soutien au bien-être des prédateurs du zoo
  • Imitation de la nature, authenticité du geste
  • Alternative utile pour les propriétaires dépassés
  • Attachement émotionnel à l’animal de compagnie
  • Questions éthiques sur le don d’animaux vivants
  • Risque de contribution à la banalisation de pratiques sensibles

Une nouvelle donne pour la gestion alimentaire en captivité

Ce concept « choc » lancé par le Zoo d’Aalborg replace la réflexion sur le bien-être animal au centre du débat : l’alimentation des grands carnivores doit-elle se rapprocher à tout prix du sauvage, même si cela doit passer par la récupération d’animaux de compagnie ? En posant ouvertement la question et en proposant une transparence totale, l’établissement pousse le public à s’interroger sur sa propre relation aux animaux et sur la vie animale en captivité.

Ces débats rejoignent plus largement les questions de protection animale, notamment en période de canicule, où certains zoos innovent pour assurer le bien-être des animaux, comme cette ces animaux savourent des glaces de sang pendant la canicule à Pont-Scorff, une réponse adaptée aux fortes chaleurs.

En Suisse et en France, plusieurs zoos ont été distingués pour leur cadre exceptionnel et leurs efforts en faveur des animaux, découvrez nos sélections des plus beaux zoos de Suisse et des 12 plus beaux zoos de France.

Un regard sur les initiatives animales en Europe

D’autres pays multiplient également les initiatives pour protéger les animaux domestiques, voire sauvages, dans un contexte où la cohabitation humain-animal devient un enjeu majeur. Amsterdam, par exemple, dépense 100 000€ pour sauver ses chats, une initiative choc qui montre l’importance de la mobilisation publique et financière.

Le sujet s’invite désormais dans les débats de société au Danemark et, sans doute, au-delà. Faut-il opter pour l’alimentation naturelle au sein des parcs zoologiques ?

Jusqu’où aller pour préserver l’instinct et le bien-être des animaux captifs ? À chacun de se positionner face à ce dilemme inattendu !

À propos de l'auteur :

Chris