Purge des glandes anales chez le chien : guide pratique pour chiens heureux (et propriétaires détendus) !

Purge des glandes anales chez le chien : guide pratique pour chiens heureux (et propriétaires détendus) !

La vidange des glandes anales chez le chien est une intervention méconnue mais parfois nécessaire. Elle peut être réalisée par un vétérinaire ou, dans certains cas, par le propriétaire à domicile. Mal gérée ou ignorée, une accumulation de liquide dans ces glandes peut entraîner une inflammation, des douleurs voire des infections.

Ce guide propose une présentation factuelle et structurée sur le fonctionnement des glandes anales, les symptômes à surveiller, les méthodes de prévention et les options de traitement, en s’appuyant sur des sources vétérinaires fiables.

La purge des glandes anales chez le chien : rôle, signes d’alerte, solutions

Les glandes anales, ou sacs anaux, sont deux petites poches situées de part et d’autre de l’anus, aux positions approximatives de 4 h et 8 h. Elles contiennent un liquide fortement odorant utilisé pour la communication entre congénères et le marquage du territoire. Le liquide est naturellement expulsé lors de la défécation, grâce à la pression exercée par des selles bien formées (MSPCA-Angell).

En conditions normales, ces glandes se vident spontanément, sans intervention humaine.

  • Situation anatomique : Les glandes anales sont dissimulées à gauche et à droite de l’anus, environ aux positions « 4h » et « 8h » sur le cadran imaginaire d’une horloge.
  • Ce qu’elles font : Elles sécrètent un liquide épais, fortement odorant, chargé en informations chimiques. C’est l’une des signatures olfactives individuelles de chaque chien.
  • Fonctions sociales :
    • Marquage du territoire via les selles.
    • Identification entre chiens, d’où le « check » systématique au niveau du derrière entre congénères.
    • Libération accrue lors de stress, émotions fortes ou peur (accident d’odeur possible !).
  • Mécanique naturelle : Le passage de selles bien formées exerce une pression qui vide normalement les glandes, sans que l’on ait à intervenir.

Quand tout fonctionne bien, propriétaire et animal n’ont même pas conscience de leur existence… jusqu’à ce que ça coince !

Les signes à ne jamais ignorer

Un chien qui a un problème à ce niveau vous enverra toujours quelques signaux bien visibles.

Voici un récapitulatif des indices les plus fréquents, à repérer sans délai :

  • Scooting : Le chien se traîne les fesses au sol, façon « luge » sur tapis ou sur l’herbe. C’est direct, c’est flagrant !
  • Léchage ou mordillement intensif de l’anus : Il passe un temps exagéré à se toiletter au même endroit.
  • Apparition d’une odeur très forte et persistante : Malgré le shampoing et les efforts de nettoyage, ça sent toujours bizarre autour de lui.
  • Changements de comportement : Il se retourne brusquement, grogne au contact du dos, semble mal à l’aise ou nerveux sans raison apparente.
  • Aspects physiques : Rougissement, gonflement, parfois une zone chaude ou douloureuse à proximité de l’anus.

Votre chien court après sa queue ? Découvrez la cause de ce comportement qui n’est peut-être pas un jeu.

Symptômes de glandes anales engorgées ou infectées

Lorsque ce mécanisme ne fonctionne plus correctement, plusieurs symptômes peuvent apparaître :

 
Symptôme Signification possible Action recommandée
Scooting Glandes anales pleines ou irritées, parfois présence de vers Examiner la zone, consulter si persistant
Odeur forte Liquide glandulaire évacué ou infection Laver, surveiller, consulter si gêne continue
Rougeur, gonflement Irritation, inflammation ou début d’abcès Consulter rapidement
Léchage/mordillage Démangeaison, douleur locale Observer et consulter si le geste devient fréquent

Dès que deux de ces symptômes sont associés, prenez-les au sérieux. Mieux vaut prévenir que guérir une infection (parfois sérieuse).

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Fréquence et critères de vidange des glandes anales

La majorité des chiens n’ont jamais besoin d’intervention manuelle sur leurs glandes anales. Toutefois, certains profils sont plus à risque :

  • Petites races (Bouledogue français, Caniche, Shih Tzu)

  • Chiens en surpoids

  • Chiens au transit digestif lent ou aux selles molles récurrentes

La fréquence n’est pas fixe. Une vidange ne doit être pratiquée que sur indication d’un professionnel ou en présence de symptômes, car une manipulation excessive peut perturber le fonctionnement naturel des glandes (VCA Hospitals).

Découvrez les 5 signes à contrôler pour être sûr.e que votre chien est en bonne santé.

Comment purger les glandes anales : mode d’emploi détaillé

Option vétérinaire (préférable)

Le vétérinaire procède à une vidange interne, en insérant un doigt ganté dans le rectum pour exercer une pression ciblée.

Cette méthode permet de vérifier l’intégrité des tissus et de détecter précocement toute anomalie (abcès, tumeur, infection).

En cas de complication, un traitement immédiat (antibiotiques, soins antiseptiques) peut être proposé.

Option à domicile : seulement avec l’accord du vétérinaire

Le propriétaire peut, dans certains cas, réaliser une vidange externe (pression douce de l’extérieur) s’il a été formé par un vétérinaire.

Matériel recommandé :

  • Gants jetables

  • Compresses

  • Gel lubrifiant

  • Produit nettoyant doux

  • Serviette de protection

Attention : Une mauvaise manipulation peut entraîner douleurs, lésions ou aggravation d’un abcès. En cas de doute, il est conseillé de ne pas intervenir seul.

Étape Technique externe Technique interne
1. Gants Oui Oui
2. Position du chien Debout (serviette ou baignoire) Debout, souvent à 2 (tenue et manipulation)
3. Action Presser doucement de l’extérieur (vers l’anus) à 4h et 8h Index lubrifié dans le rectum, pouce dehors, glande « pincée » en douceur
4. Résultat attendu Liquide brun/jaune s’écoule sur la compresse Écoulement identique, manipulation plus précise
5. Nettoyage Nettoyer la zone, féliciter le chien, jeter le matériel Idem, veiller à bien désinfecter
6. Si douleur/sang/signe anormal Stopper et consulter le vétérinaire !
  • Si rien ne coule, ne pas insister ou multiplier les essais : inutile et parfois délétère !
  • Si liquide épais, odorant, rouge ou si le chien pleure : urgence vétérinaire recommandée.
  • Ne jamais vidanger plus d’1 fois toutes les quelques semaines, même si le chien est sujet à ces soucis.

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Complications possibles

Les pathologies associées à une mauvaise évacuation des glandes anales comprennent :

  • Sacculite : Inflammation douloureuse des sacs anaux

  • Abcès : Accumulation de pus, parfois rupture

  • Douleurs chroniques : Problèmes locomoteurs ou comportementaux

  • Infections bactériennes secondaires

Toutes ces affections nécessitent une prise en charge vétérinaire. Une intervention tardive augmente les risques de traitement chirurgical (Merck Veterinary Manual).

Prévention : hygiène, alimentation, activité

Hygiène locale – entretenir la zone péri-anale :

Toilettage régulier (poils autour de l’anus), nettoyage doux et observation visuelle régulière permettent d’éviter l’encombrement.

  • Toiletter (couper les poils, nettoyer avec douceur) si votre chien a des poils longs ou denses autour de l’anus.
  • Surveiller les changements d’aspect, d’odeur ou d’attitude.
  • Être attentif au moindre signal d’alerte et prendre rendez-vous avant que le problème ne s’aggrave.

Si votre chien est âgé, redoublez d’attention pour améliorer sa vie et son confort quotidien.

L’alimentation, levier n°1 pour aider naturellement

Une nutrition riche en fibres contribue à des selles bien moulées, favorisant l’évacuation naturelle du contenu des glandes. Il est recommandé de privilégier :

  • Privilégier une nourriture riche en fibres : cela « moule » mieux les selles, donc améliore la vidange naturelle des glandes.
  • Opter pour des croquettes ou pâtées de qualité, digestes, adaptées à la taille/poids/transit du chien.
  • Pensez aux compléments favorisant la flore intestinale : probiotiques, prébiotiques.
  • L’hydratation est clé : de l’eau fraîche à volonté !

Découvrez combien de fois par jour nourrir votre chien pour éviter l’obésité – notre guide pratique

Astuce alimentaire Bénéfices directs
Croquettes riches en fibres Selles moulées, bonne pression sur les glandes
Pâtées digestes, hypoallergéniques Moins de troubles digestifs, moins de risque de selles molles
Compléments probiotiques Équilibre intestinal, meilleure régularité des selles

L’activité physique : alliée du transit

L’exercice régulier favorise un bon transit intestinal, indirectement bénéfique pour les glandes anales.

  • Les chiens actifs produisent souvent des selles plus fermes.
  • Des balades régulières stimulent le transit naturel.

Dossier à lire : Comment savoir si mon chien est en bonne santé ? Un guide pour les maitres attentionnés

Traitements vétérinaires en cas de complications

  • Antibiotiques et anti-inflammatoires (sur prescription uniquement)

  • Nettoyage sous anesthésie (si abcès ou infection sévère)

  • Ablation chirurgicale (rare, réservée aux cas récidivants)

Selon la gravité de la situation, un traitement local ou chirurgical peut être proposé. Aucune tentative de drainage amateur ne doit être faite à domicile.

Foire aux questions « Glandes anales »

  • Dois-je purger les glandes régulièrement, même sans symptômes ? Non ! Ce n’est nécessaire qu’en cas de gêne évidente ou d’avis vétérinaire.
  • Les femelles sont-elles plus touchées ? Non, sexe et âge ne jouent pas : race, taille et consistance des selles comptent bien plus.
  • Mon chien se gratte souvent l’arrière-train, dois-je m’inquiéter ? Oui s’il le fait de façon répétée, surtout si d’autres signes apparaissent (odeur, irritation, douleur).
  • Quels chiens risquent le plus ? Souvent les petits chiens et ceux au régime peu adapté (selles molles), ou qui manquent d’activité.
  • Une alimentation peut-elle faire la différence ? Absolument, c’est même la stratégie n°1 pour limiter ces soucis au long cours.
  • À partir de quel âge faut-il être vigilant ? Pas de règle : un chiot comme un vieux toutou peuvent être concernés, c’est l’observation quotidienne qui guide.
  • Suis-je obligé de purger moi-même ? Pas du tout ! Un vétérinaire peut et doit le faire pour vous si besoin.

Voici de quoi garder le sourire… et celui de votre chien ! Un regard régulier, une alimentation adaptée et quelques réflexes simples suffisent souvent à prévenir ce désagrément. En cas de doute ou de gêne persistante, n’hésitez pas à consulter : mieux vaut un contrôle rassurant qu’un gros souci mal géré !

À propos de l'auteur :

Chris