Ce comportement adorable cache parfois un sérieux problème de santé. Découvrez pourquoi votre animal de compagnie agit ainsi et quand vous devriez vous inquiéter.
Résumé :
- Courir après sa queue est un comportement normal chez les jeunes animaux
- Chez les adultes, cela peut signaler un problème de santé ou comportemental
- Les causes possibles incluent les puces, l’inflammation des glandes anales, ou le stress
- Certaines races de chiens sont plus susceptibles d’adopter ce comportement
- Il est important de savoir distinguer le jeu d’un problème médical
Un jeu innocent ou un signal d’alarme ?
Qui n’a jamais ri en voyant un chiot ou un chaton tourner frénétiquement sur lui-même, tentant désespérément d’attraper sa queue ? Ce spectacle comique est monnaie courante chez nos jeunes amis à quatre pattes. Mais attention, ce comportement apparemment innocent peut parfois cacher des problèmes plus sérieux, surtout lorsqu’il persiste à l’âge adulte.
La Dre Jessica Zoccoli, vétérinaire en Île-de-France, nous éclaire sur ce phénomène intrigant : « On l’observe chez les chats et les chiens, et il s’agit d’un comportement très juvénile. Il n’est toutefois pas surreprésenté par rapport à un autre type de jeu. » Mais alors, quand devrait-on commencer à s’inquiéter ?
Un changement soudain qui interpelle
Lorsqu’un animal adulte se met soudainement à courir après sa queue de manière intensive, c’est le moment de tendre l’oreille. La Dre Zoccoli explique : « Lorsqu’il y a un problème de santé sous-jacent, le comportement est assez intense et surtout, il est soudain. Un chien ou un chat qui n’aura jamais, ou très peu, fait ça au cours de sa vie, va se mettre à tourner sur lui-même plusieurs fois par jour. »
Mais quelles peuvent être les causes de ce brusque changement de comportement ? Les raisons sont multiples et parfois surprenantes.
Les puces, ces petites bêtes qui grattent
Vous ne le croirez peut-être pas, mais ces minuscules parasites peuvent être à l’origine de grands tracas pour votre animal. « La cause la plus fréquente est le grattage lié aux puces, » révèle notre experte. « La zone préférentielle de grattage se situant à la base de la queue, dans la zone lombaire. » Votre toutou ne court donc pas après sa queue par jeu, mais par inconfort !
Des glandes anales enflammées, un véritable calvaire
Si vous pensiez que les hémorroïdes n’étaient réservées qu’aux humains, détrompez-vous ! Nos amis à quatre pattes peuvent souffrir d’un problème similaire. La Dre Zoccoli nous éclaire : « L’autre grande cause est celle d’une inflammation des glandes anales. Situées de chaque côté de l’anus, ces glandes contiennent un liquide et peuvent s’enflammer. La douleur est semblable à celle d’une hémorroïde et c’est très inconfortable pour l’animal. »
Dans ce cas, votre compagnon tourne sur lui-même non pas pour jouer, mais pour tenter d’atteindre la zone douloureuse et la soulager en la léchant.
Quand le mental prend le dessus
Mais les problèmes ne sont pas toujours physiques. Parfois, c’est dans la tête de nos amis à fourrure que ça se passe. « Il peut s’agir de comportements répétitifs, injustifiés et un peu obsessionnels, qui peuvent se comparer au TOC chez l’humain, » explique la vétérinaire.
Ces comportements, appelés stéréotypies, peuvent prendre deux formes principales :
- Le tournis ou « spinning » : l’animal tourne sur lui-même, dans un sens ou dans l’autre.
- La chasse de queue ou « tail chasing » : l’animal tente activement d’attraper sa queue.
@crazyaboutspots don’t worry, she usually sticks the landing 😂 #fyp #tiktokdogs #tailchase ♬ Benjamins Deli – JRitt
Un cri d’alarme silencieux
Ces comportements peuvent être le signe d’un mal-être profond chez votre animal. Ils peuvent être déclenchés par un manque de stimulation, comme on peut l’observer chez les animaux en captivité, un sentiment d’insécurité, notamment lorsque le maître s’absente et un stress global, par exemple dû à la présence d’un autre animal ou d’un humain envahissant.
Comment faire la différence ?
Face à un chien qui court après sa queue, comment savoir s’il faut s’inquiéter ou simplement en rire ? La Dre Zoccoli nous donne quelques pistes :
- Le jeu innocent : Votre animal s’amuse un moment, puis passe à autre chose. Il répond à vos appels et reste réceptif à son environnement.
- Le problème physique : L’animal semble inconfortable, le comportement est clairement désagréable pour lui.
- Le trouble comportemental : « On voit que le chien coupe avec le milieu extérieur, devient obsessionnel dans son mouvement, » explique la vétérinaire. Il peut être dans un état second ou adopter ce comportement uniquement en l’absence de son maître.
Une prédisposition génétique ?
Saviez-vous que certaines races de chiens sont plus susceptibles de courir après leur queue ? Le bull terrier et le berger allemand sont particulièrement concernés par ce phénomène de « spinning ». Une information à garder en tête si vous êtes propriétaire de l’une de ces races !
Que faire si votre animal adopte ce comportement ?
Si vous remarquez que votre chien ou votre chat se met soudainement à courir après sa queue de manière intensive, ne prenez pas cela à la légère. Un examen vétérinaire s’impose pour écarter tout problème de santé sous-jacent.
Dans le cas d’un trouble comportemental, une consultation avec un comportementaliste animalier pourrait être bénéfique. Il pourra vous aider à identifier les sources de stress de votre animal et à mettre en place des stratégies pour l’apaiser.
En conclusion, si courir après sa queue peut sembler amusant, ce comportement peut cacher des problèmes plus sérieux. En tant que propriétaire attentif, il est important d’observer votre animal et de réagir si ce comportement devient excessif ou soudain. Après tout, nos amis à quatre pattes méritent toute notre attention et nos soins, pour qu’ils puissent vivre une vie heureuse et en bonne santé à nos côtés.
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