La tranquille commune de Questembert, en Bretagne, est devenue le théâtre d’une polémique peu banale. En cause : l’utilisation de chevaux de trait pour des tâches municipales, dénoncée par une pétition antispéciste. L’histoire de dit pas s’ils ont fait intervenir un éthologue.
Alors que certains défendent bec et ongles la pratique, d’autres la remettent en question. Retour sur une affaire qui prend de l’ampleur.
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Des chevaux au service de la commune
Havane et Gladez ne sont pas de simples chevaux. Ces deux juments âgées de 8 ans sont au cœur de nombreuses missions publiques à Questembert depuis plusieurs années. Elles participent activement au fonctionnement quotidien de la commune et sont appréciées tant pour leur travail rigoureux que pour l’empreinte écologique positive qu’elles laissent.
Un emploi quotidien bien encadré
Le quotidien de Havane et Gladez est régulé avec soin. Sous le regard vigilant de Justine Guény, meneuse de chevaux territoriaux, leur emploi du temps ne dépasse pas quatre heures de travail par jour. « On connaît leurs limites et on veille à ne jamais les dépasser, » assure Justine. Pour elle, leur bien-être passe avant tout, et un ostéopathe intervient dès que nécessaire pour veiller à leur bonne santé.
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Activité | Durée Max. (heures) | Fréquence |
---|---|---|
Ramassage des déchets | 2 | Bihebdomadaire |
Entretien des espaces verts | 1.5 | Hebdomadaire |
Transport de personnes | 1 | Quotidien |
L’indignation d’un militant antispéciste
Cependant, une voix discordante s’élève. Un membre actif de Révolution écologique pour le vivant (REV) a lancé une pétition à la mi-avril, qualifiant ces pratiques d’esclavagisme moderne. Serge Buchet, l’homme derrière la mobilisation, porte un regard critique sur cette tradition.
Un débat sur le consentement animal
Le point d’achoppement principal pour Serge Buchet et ses soutiens repose sur le consentement animal. « Est-ce que l’animal est consentant pour faire ce travail ? Nul ne peut le dire en fait, » affirme-t-il. Ce questionnement soulève des réflexions profondes sur notre relation avec les animaux et l’éthique de leur utilisation dans le travail humain.
Réactions mitigées des habitants
Au sein de la commune, les avis sont partagés. De nombreux habitants trouvent agréable et bénéfique cette alternative écologique. Pour eux, les chevaux font partie intégrante du tissu social et économique de Questembert. « C’est plutôt sympa. Je préfère ça à un camion, » déclare un local, résumant ainsi un sentiment largement partagé.
Le maire défend résolument la pratique
Le maire, Boris Le Maire, se montre inflexible face à la polémique. Pour lui, la priorité est d’améliorer les conditions de vie de tous les animaux, tout en maintenant certaines pratiques traditionnelles. « Moi je préfère qu’on travaille à améliorer les conditions de vie de tous les animaux plutôt que d’opposer ce genre de posture, » explique-t-il. Il souligne que les chevaux réalisent des tâches complexes qui seraient difficiles à accomplir par des machines ou des humains.
Un soutien populaire grandissant
En retour à la polémique, une contre-pétition a été lancée, exprimant son soutien à la commune et à son approche inclusive des chevaux territoriaux. Avec plus de 11 000 signatures récoltées jusqu’à présent, cette initiative témoigne du vif attachement des habitants à conserver cette pratique traditionnelle.
Les Questions Fréquentes – Chevaux de trait à Questembert
1. Pourquoi Questembert utilise-t-elle des chevaux de trait ?
La commune privilégie une approche écologique et locale en utilisant des chevaux pour des missions de proximité, encadrées par des professionnels.
2. Les chevaux sont-ils exploités ?
La municipalité affirme que leur travail est limité à quatre heures par jour, sous contrôle vétérinaire, avec des périodes de repos, dans le respect du bien-être animal.
3. Que reprochent les militants antispécistes ?
Ils considèrent qu’utiliser des animaux sans leur consentement, même avec soin, relève d’une forme d’exploitation incompatible avec l’éthique antispéciste.
4. Le maire compte-t-il arrêter cette pratique ?
Non. Il défend cette démarche comme une alternative écologique et réfléchie, qu’il souhaite maintenir tant qu’elle est bien encadrée.
5. Que pensent les habitants ?
Les avis sont partagés, mais une large partie d’entre eux soutient la démarche, comme en témoigne une contre-pétition de plus de 11 000 signatures.