Pendant des années, la présence d’un animal domestique dans un foyer avec un enfant asthmatique était vivement déconseillée. En cause : les allergènes transportés par les poils et les squames, souvent responsables de crises d’asthme.
Mais aujourd’hui, les avancées en matière de traitements et de prévention changent la donne. Vivre avec un chien ou un chat lorsqu’on est un enfant asthmatique n’est plus forcément un risque, mais peut devenir une réalité… sous certaines conditions.
Une révolution thérapeutique dans la prise en charge de l’asthme
Grâce aux traitements modernes, notamment les corticostéroïdes inhalés, les bronchodilatateurs de fond, les antihistaminiques et la désensibilisation, il est désormais possible de contrôler efficacement les symptômes de l’asthme.
Une étude publiée récemment, basée sur 395 enfants suivis entre 2 et 17 ans, a démontré qu’avec un suivi rigoureux conforme aux recommandations du National Asthma Education and Prevention Program (NAEPP), la présence d’un animal domestique n’entraînait pas d’aggravation de l’asthme.
Quand l’animal devient un allié… à long terme
Autre fait intéressant : une étude complémentaire a montré que les enfants exposés à des animaux dès la petite enfance avaient un risque moindre de développer de l’asthme avant l’âge de 7 ans. Ce constat semble valider ce que les scientifiques appellent l’hypothèse hygiéniste : une exposition précoce à des allergènes environnementaux pourrait renforcer le système immunitaire de l’enfant en réduisant le risque d’allergies futures.
Cela signifie qu’un contact bien encadré avec des animaux pourrait même, dans certains cas, agir comme un facteur protecteur plutôt que déclencheur.
Les bonnes pratiques pour une cohabitation réussie
Même si les traitements améliorent grandement la qualité de vie, certaines précautions sont indispensables pour garantir la sécurité de l’enfant asthmatique. Voici les recommandations des allergologues :
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Limiter l’accès à la chambre : l’animal ne doit jamais pénétrer dans la pièce où dort l’enfant.
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Laver régulièrement l’animal : pour diminuer la quantité d’allergènes portés sur sa fourrure.
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Aérer et dépoussiérer fréquemment le logement : aspirateur avec filtre HEPA, purification de l’air et nettoyage humide des surfaces sont à privilégier.
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Éviter tapis et moquettes : ces matériaux retiennent les allergènes en grande quantité.
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Effectuer un suivi médical régulier : le plan de traitement de l’enfant doit être ajusté selon son environnement de vie.
L’aspect émotionnel : un facteur à ne pas négliger
Vivre avec un animal domestique ne se limite pas à une question de santé. Pour les enfants, la présence d’un chien, d’un chat ou même d’un lapin est souvent source de réconfort, d’estime de soi et de responsabilité. En période de croissance et de construction de la personnalité, ce lien affectif peut jouer un rôle majeur dans l’équilibre émotionnel de l’enfant.
Le retour des animaux domestiques dans les foyers d’enfants asthmatiques est aujourd’hui envisageable grâce aux progrès en médecine respiratoire. À condition de suivre les recommandations médicales et d’adopter quelques gestes simples au quotidien, chiens et chats ne sont plus des ennemis à fuir, mais bien des compagnons de vie possibles.
Offrir un foyer aimant à un animal, tout en préservant la santé de son enfant, n’est plus un dilemme insurmontable. C’est une réalité rendue possible par la science, l’attention, et un peu d’organisation. Pour aller un peu plus loin encore une étude indique que l’exposition aux animaux domestiques pourrait prévenir les allergies alimentaires chez les enfants.