En 1871, une poignée de bovins ont été introduits sur l’île Amsterdam, une île subantarctique française située dans l’océan Indien. Abandonnés à leur sort, ces animaux ont survécu et prospéré pendant plus d’un siècle dans un environnement hostile, avant d’être éradiqués en 2010. Cette histoire fascinante soulève des questions sur l’adaptation, la biodiversité et les décisions de conservation. D’ailleurs, la situation des animaux dans les cirques évolue aussi en France, comme le montre Les cirques français en pleine transformation, où la place des animaux sauvages est remise en question.
L’introduction des bovins sur l’île Amsterdam
En 1871, un fermier réunionnais nommé Heurtin a tenté de s’installer sur l’île Amsterdam avec sa famille et quelques animaux, dont cinq à six bovins.
Face aux conditions climatiques difficiles et à l’isolement, ils ont rapidement abandonné leur projet et quitté l’île, laissant les animaux derrière eux.
C’est en tous cas, le scénario le plus logiquement accepté par les scientifiques (voir ici).
Une adaptation remarquable à un environnement hostile
Malgré un climat océanique tempéré, des vents constants et violents, des précipitations fréquentes et l’absence de points d’abreuvement permanents, les bovins ont réussi à survivre et à se multiplier.
En quelques décennies, leur population a atteint environ 2 000 individus. Cette adaptation exceptionnelle a suscité l’intérêt des scientifiques, qui ont entrepris des études pour comprendre les mécanismes ayant permis cette survie. Par ailleurs, la problématique de la survie des espèces n’est pas propre à cette île : Baleines en danger : L’Islande illustre aussi les défis de la préservation animale à l’échelle mondiale.
Origines génétiques et diversité
Des analyses génétiques menées sur des échantillons prélevés en 1992 et 2006 ont révélé que ces bovins descendaient de deux populations distinctes : environ 75 % de leur patrimoine génétique provenait de taurins européens, proches de la race jersiaise, et 25 % de zébus originaires de l’océan Indien.
Cette diversité génétique a probablement contribué à leur capacité d’adaptation aux conditions climatiques de l’île.
Comportements sociaux et féralisation
Les observations ont montré que ces bovins avaient développé une organisation sociale complexe, similaire à celle des bovidés sauvages.
Ils formaient des groupes structurés de manière matrilinéaire, avec des comportements farouches et une autonomie accrue, caractéristiques du processus de féralisation (retour à l’état sauvage).
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Impact écologique et controverses
La présence des bovins sur l’île Amsterdam a eu cependant des répercussions sur l’écosystème local, notamment en menaçant certaines espèces endémiques comme l’albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) ou encore l’arbuste Phylica arborea. Cette situation rappelle l’importance d’agir pour la protection animale, comme le souligne Agir pour les droits animaux dans d’autres contextes où la survie et le bien-être des animaux sont menacés.
En raison de ces impacts, une décision a été prise de diminuer, puis d’éradiquer la population bovine. Ainsi tous les individus ont été abattus.
Cette mesure a suscité des débats parmi les scientifiques et les écologistes, certains estimant que des alternatives, telles que la gestion contrôlée du troupeau, auraient pu être envisagées.
Les vaches permettaient de débroussailler l’île et ainsi d’éviter des incendies potentiels. Début 2025 c’est justement près de la moitié de l’île qui a brûlé, mettant en danger la base scientifique qui s’y trouve et terrassant une partie de la biodiversité.
Quel est le rôle de l’homme ici ?