Le ragondin

Le ragondin

Comparé souvent au rat mais ayant davantage de similitude avec le castor, le ragondin n’est pas réputé pour faire tourner les têtes.

Il sera question dans cette rubrique du ragondin, mammifère de l’ordre des rongeurs, qui prend tour à tour plusieurs appellations, comme castor ou lièvre des marais, loutre d’Amérique, racconda…

Le ragondin : ses caractéristiques physiques

Originaire d’Amérique du sud (Amazonie) et faisant partie de la famille des myocastoridés, le ragondin est considéré comme l’un des plus gros rongeurs au monde. Il est facilement reconnaissable par son aspect physique.

Il pèse en moyenne 7 kg, possède une taille de 50 cm et sa queue mesure environ 35 cm. Les plus imposants spécimens peuvent atteindre un poids de 10 kg et une taille, la queue comprise, de 1 mètre de long. Il est doté d’une tête plutôt grosse comparativement à son corps et de très petites oreilles.

Son museau, blanc à l’extrémité, est muni de grandes moustaches blanches. Il possède en outre quatre grandes incisives orange tirant sur le rouge.

Son pelage, brun-gris-roux, est épais, soyeux et imperméable. Sa queue cylindrique est écailleuse et légèrement velue.

Rongeur semi-aquatique, ses pattes postérieures sont palmées pour favoriser la nage, tandis que les cinq doigts de ses pattes avant sont pourvus de longues griffes. Son espérance de vie est approximativement de cinq ans.

Le mode de vie du ragondin

Le ragondin se plaît dans les espaces où l’eau stagnante est présente. Rivières, étangs, canaux, mares, bords de fleuves, marais (le marais Poitevin constitue son cadre de vie de prédilection), autant d’endroits où il peut creuser ses terriers et trouver de la nourriture.

S’il est lent à se mouvoir sur terre, c’est en revanche un nageur hors-pair. Il est capable de demeurer en apnée sous l’eau pendant une période prolongée, pour se protéger du danger ou pour y ramener de la nourriture.

Reconnu comme vivant plutôt la nuit, le ragondin a aussi une activité diurne, entre la nage et son abri. Mais de nature plutôt craintive, l’animal s’éloigne très rarement de son terrier et part faire ses courses le plus souvent durant la nuit. Il n’hiberne pas, il est actif tout au long de l’année.

Côté nourriture, le ragondin est herbivore. Sa nourriture se compose de tous types de végétation qu’il déniche dans l’eau ou à proximité de son habitat, comme herbes, racines, branchages, écorces, roseaux, plantes aquatiques et semi-aquatiques…

Et malheureusement pour les agriculteurs et les jardiniers, il ne se fait pas prier non plus pour aller visiter vergers et cultures maraîchères et céréalières afin de compléter son menu.

Le ragondin

Le mode de reproduction du ragondin

À l’instar de tous les rongeurs, les ragondins se reproduisent rapidement et régulièrement. Pas étonnant dans ce cas qu’ils réussissent à envahir un territoire à la vitesse grand V.

Les femelles peuvent avoir deux à trois portées annuellement – début automne, fin hiver – comprenant chacune de deux à neuf jeunes ragondins.

La gestation dure environ quatre semaines. La mère allaite ses petits poilus pendant sept semaines et dès l’âge de trois mois, les laisse vivre en parfaite autonomie.

Le mode d’allaitement de la femelle ragondin se distingue nettement par son originalité. Sur un côté de son corps, se trouvent quatre à cinq paires de mamelles qui lui donnent la possibilité de nager en surface sans cesser d’allaiter ses petits à l’air libre.

Son degré de nuisance pour l’être humain et l’environnement

Le ragondin fait partie de la liste d’animaux classés nuisibles. Il en est ainsi depuis plus de trois décennies. Plusieurs raisons motivent ce classement. Voici les principales.

  • Parce qu’il creuse ses abris à proximité des espaces d’eau, il contribue grandement à l’érosion des berges
  • Grand amateurs de légumes, de maïs et de blé, notamment, il s’attaque aux cultures maraîchères et céréalières et peut causer d’importants dégâts;
  • Friand également de plantes aquatiques, il contribue à détruire l’équilibre de l’écosystème aquatique;
  • À l’instar de nombreux mammifères, le ragondin peut être porteur de maladies graves, voire mortelles et transmissibles à l’être humain et aux animaux domestiques via morsures ou souillure de l’eau, telles que la leptospirose, la septicémie, la salmonellose, la douve du foie, la rage.

Un climat tempéré (le ragondin est un animal qui supporte difficilement le grand froid), un régime alimentaire varié, la quasi-absence de prédateurs (contrairement à son milieu d’origine où il a des prédateurs, comme le caïman, le puma, le jaguar et l’alligator) et ses capacités d’adaptation hors du commun font de ce rongeur un animal qui vit « malheureusement » comme un poisson dans l’eau dans plusieurs régions européennes.

Les méthodes pour combattre la prolifération du ragondin sont similaires à celles permises pour lutter contre les autres espèces nuisibles, comme le tir à l’arc, le tir au fusil, le piégeage…

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