Depuis le début de la saison estivale 2025, plusieurs cas de mutilations de chevaux ont été signalés à Angerville-l’Orcher, commune située près du Havre en Normandie.
Entre mai et juillet, quatre chevaux ont été retrouvés blessés, dont deux ont succombé à leurs blessures. Ces faits ont été confirmés par la gendarmerie locale de Fécamp, qui a ouvert une enquête.
Cette situation suscite une vive inquiétude au sein de la communauté équestre locale ainsi que parmi les habitants du village.
Description des incidents et impact sur les chevaux
Les mutilations recensées présentent des caractéristiques similaires, avec des blessures localisées sur des parties sensibles des chevaux telles que les yeux, les flancs et les membres.
Plusieurs témoins et propriétaires ont rapporté que certains animaux avaient les yeux crevés ou gravement tailladés, ce qui est en général considéré comme un acte délibéré visant à causer une souffrance importante.
Deux des chevaux atteints sont décédés des suites de leurs blessures, comme l’ont confirmé les rapports vétérinaires obtenus par les propriétaires.
Ces blessures ont nécessité, dans certains cas, des interventions chirurgicales telles que l’ablation de l’œil. La gendarmerie et les vétérinaires ont confirmé la nature grave et exceptionnelle de ces blessures, atypiques par leur localisation et la violence apparente. Cela rappelle l’affaire du Vaudois condamné pour avoir tiré sur les chevaux de ses voisins.
- Quatre chevaux touchés sur plusieurs sites de la commune, visés par des actes de violence.
- Deux décès suite à des blessures trop graves pour laisser une chance aux animaux.
- Aucune piste tangible malgré l’ouverture de l’enquête par la gendarmerie de Fécamp.
Pour rendre compte de la brutalité et de la récurrence de ces incidents, voici un tableau récapitulatif des principales attaques :
Date | Lieu | Victime | Nature des blessures | Conséquences |
---|---|---|---|---|
7 mai | Élevage du Loir (Karine Novick) | Ponette | Œil tailladé (arraché), sévères souffrances | Ablation de l’œil, survie |
Fin mai | Chez un particulier | Deux juments | Yeux crevés, grandes plaies sur flancs | Séquelles physiques, traumatisme |
15 juin | Famille Crozat | Deux juments | Blessures œil/flanc, une jument avec deux yeux crevés et entaille à la patte | Une jument décédée après quelques jours |
12 juillet | Élevage du Loir (Karine Novick) | Ponette (appartenant à la fille de la propriétaire) | Plaies multiples, grande quantité de sang, barrière ouverte | Morte le soir-même après hémorragie |
Des attaques qui frappent au cœur du lien humain-animal
Pour les propriétaires, ces chevaux représentent bien plus qu’un simple animal. Ils incarnent souvent un lien affectif profond, un investissement personnel et des souvenirs partagés.
Karine Novick, éleveuse locale, a exprimé son incompréhension face à ces agressions :
« Nous ne comprenons pas le motif de ces actes. Il s’agit d’une violence gratuite qui bouleverse toute notre communauté. Impossible d’effacer ces images, ni d’en comprendre la raison…»
Plusieurs familles évoquent un traumatisme comparable à celui d’une perte humaine, ce qui souligne l’importance affective de ces animaux.
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Une cruauté méthodique, des indices troublants
Les constats réalisés sur place indiquent que les attaques ont été commises dans la majorité des cas la nuit ou très tôt le matin.
Les chevaux ont été immobilisés à l’aide de cordes ou de licols, comme le montrent les traces relevées par les vétérinaires et les enquêteurs.
Les blessures, souvent infligées avec des instruments tranchants, ont ciblé des zones sensibles et stratégiques pour maximiser la douleur et les souffrances.
Ces observations sont cohérentes avec des actes volontaires et méthodiques, ce qui oriente l’enquête vers une préméditation.
Les vétérinaires appelés sur place viennent parfois passer plusieurs heures auprès des bêtes blessées, assistant avec impuissance à leur détresse ou à leurs derniers instants.
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Quand le village perd sa sérénité : peur, solidarité, frustration
La population locale a réagi par une augmentation de la vigilance et une mobilisation collective. Des rondes nocturnes et des échanges d’informations sont organisés pour protéger les animaux.
Ce phénomène a également provoqué une forme de psychose chez certains habitants, qui modifient leurs habitudes, notamment en évitant de laisser les chevaux en pâture la nuit.
La solidarité entre voisins se manifeste par des actions concrètes de surveillance, tandis que la frustration grandit face à l’absence de résultats visibles dans l’enquête policière. Pour protéger au mieux vos chevaux, découvrez les meilleures races de chiens pour les élevages de chevaux.
Cette tension permanente bouleverse le quotidien :
- Certaines familles hésitent à laisser leurs animaux dehors la nuit, redoutant de nouveaux drames.
- Les enfants sont eux aussi frappés par la peur et l’incompréhension, voyant leurs repères s’effondrer au fil des attaques.
- La méfiance s’installe vis-à-vis des étrangers ou des mouvements inhabituels.
Répercussions sur le village
Aspect | Conséquences observées |
---|---|
Vie quotidienne | Surveillance accrue des animaux et des pâtures, changements d’habitudes |
Enfants | Traumatismes, tensions, remises en cause du sentiment de sécurité |
Communauté | Naissance d’une solidarité, mais aussi montée de la méfiance |
Une enquête dans l’impasse, un avenir incertain
L’enquête menée par la gendarmerie de Fécamp est toujours en cours. A ce stade, aucune arrestation n’a été réalisée et le mobile est impossible à deviner.
Les autorités appellent à la vigilance et invitent les habitants à signaler toute anomalie. La situation reste préoccupante pour les propriétaires et la communauté équestre, qui attendent des réponses précises.
Des spécialistes en comportement animal et en criminologie vétérinaire pourraient être sollicités pour mieux comprendre les motivations et le mode opératoire de ces actes, afin d’aider à prévenir de futurs incidents.
La psychose gagne chaque foyer, transformant le moindre bruit suspect ou la moindre porte ouverte en source d’angoisse.
Le ciel d’Angerville-l’Orcher semble s’être drapé d’un voile sombre, à l’image de la détresse collective. Beaucoup attendent des réponses qui tardent à venir, et craignent un été encore plus dramatique si le ou les responsables ne sont pas identifiés.
En attendant la lumière…
La série d’attaques à Angerville-l’Orcher illustre la complexité des phénomènes de maltraitance animale dans un cadre rural.
L’absence actuelle de réponses judiciaires accroît la détresse des propriétaires et affecte la vie sociale locale. Une meilleure coordination entre forces de l’ordre, vétérinaires et spécialistes pourrait faciliter l’identification des responsables et la mise en place de mesures de prévention.
La situation appelle également à une réflexion sur la protection des animaux domestiques face à des violences intentionnelles, un sujet qui gagne en importance dans les politiques publiques de protection animale.