Charente-Maritime, Grenoble, Saumur… Ces dernières semaines, les signalements de pythons échappés ou relâchés se sont multipliés. Une coïncidence ? Pas vraiment. Cette vague d’alertes met en lumière un phénomène grandissant : la détention de serpents exotiques par des particuliers, parfois mal encadrée.
Des serpents signalés aux quatre coins de la France
Depuis début juin, les cas se succèdent. À Grenoble, ce sont deux signalements consécutifs qui ont fait réagir les autorités : d’abord un python découvert au retour de la Fête de la musique dans un salon privé, puis un autre, plus imposant, repéré dans la cour d’un immeuble, bloquant le passage des résidents. Les pompiers sont intervenus pour le capturer.
Quelques jours plus tôt, c’est à Saumur que les passants ont eu la surprise de croiser un python royal errant en pleine rue. L’animal a été récupéré par la police, sans incident, mais l’histoire a fait le tour des réseaux.
Et en Charente-Maritime, une propriétaire inquiète a lancé un appel sur Facebook pour retrouver son python royal « très gentil » échappé de son domicile à Saint-Jean-d’Angély. L’information a été relayée par les médias locaux, suscitant commentaires amusés et inquiétudes.
Ces cas ne sont pas isolés. En zone rurale, des habitants de la campagne charentaise ont également affirmé avoir aperçu de « gros serpents » rampants dans les chemins. De quoi relancer le débat sur la présence de ces reptiles exotiques en dehors de tout cadre sécurisé.
Sans parler également des pythons géants relâchés dans la campagne anglaise tout récemment et qui ont créé une petite panique également jusqu’à passer sur les écrans de la BBC.
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Pourquoi autant d’évasions en si peu de temps ?
À croire que les pythons se sont donnés le mot pour se faire la malle ! Mais en réalité, plusieurs facteurs expliquent cette recrudescence de fugues :
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Vivariums mal fermés : un simple couvercle mal enclenché, une vitre coulissante mal verrouillée, et le serpent se faufile.
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Vague de chaleur : en été, les pythons deviennent plus actifs, explorateurs, et les fenêtres ouvertes multiplient les occasions de fuite.
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Relâchements volontaires : certains propriétaires, dépassés ou mal informés, abandonnent discrètement leur animal.
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Légalité floue : pour un python royal de moins de 3 mètres, aucune autorisation n’est exigée en France, ce qui favorise les achats impulsifs.
Le python royal, un NAC qui séduit (et dérange)
Originaire d’Afrique, le python royal (Python regius) est l’un des serpents les plus populaires chez les amateurs de NAC (nouveaux animaux de compagnie). Mesurant en moyenne entre 1,20 m et 1,80 m adulte, il est non venimeux, peu agressif, docile et facile à manipuler.
Mais sous ses airs inoffensifs, il demande une vraie rigueur :
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Un vivarium chauffé, maintenu à température et hygrométrie stables.
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Une alimentation spécifique à base de rongeurs décongelés.
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Un environnement calme, sans stress ni manipulations excessives.
Lorsqu’il est mal entretenu ou mal logé, le python cherche à fuir. Il ne survit généralement pas longtemps en extérieur, sauf en été, mais cela suffit pour créer l’inquiétude chez les riverains.
Quels sont les risques réels ?
Même si ces apparitions sont impressionnantes, le python royal n’est ni venimeux ni agressif. Il mord très rarement, uniquement en cas de peur, et ne représente aucun danger pour un humain.
Mais certains risques existent :
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La panique : chez les habitants, les enfants ou les promeneurs peu familiers des reptiles.
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Le stress : pour les animaux domestiques qui peuvent flairer l’intrus ou tenter de l’approcher.
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L’impact climatique : un python échappé meurt souvent de froid ou de déshydratation, sauf dans des zones très chaudes ou abritées.
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La cohabitation animale : relâché dans la nature, il pourrait impacter l’écosystème local (prédation, transmission de pathogènes).
Que faire si vous en croisez un ?
Pas de panique. Voici les bons réflexes :
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Gardez vos distances, ne tentez jamais de l’attraper.
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Prenez une photo à distance si possible, cela aidera à l’identification.
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Appelez immédiatement la police municipale, les pompiers ou une association spécialisée.
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Surveillez la zone si vous êtes propriétaire, mais ne vous approchez pas.
Quant aux propriétaires, ils doivent vérifier la sécurité de leur vivarium, respecter la réglementation en vigueur, et ne pas hésiter à demander conseil à des herpétologues ou vétérinaires NAC.
Un phénomène appelé à durer ?
L’été n’a pas encore commencé que déjà les signalements se multiplient. À mesure que les NAC deviennent courants, les cas d’abandons, de fuites et de détention non déclarée augmentent aussi. Pour les autorités, c’est un signal d’alerte.
Certaines associations plaident pour :
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Un meilleur encadrement des ventes
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Des obligations de déclaration renforcées
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Et une campagne de sensibilisation grand public sur les responsabilités liées à la détention de serpents.
En attendant, ces reptiles discrets s’imposent malgré eux sur le devant de la scène. Et ce n’est probablement pas fini.
Point clé | Détail |
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Espèce la plus concernée | Python royal (non venimeux) |
Incidents récents | Grenoble, Saumur, Charente-Maritime |
Causes principales | Vivarium mal fermé, relâchement, achats impulsifs |
Risques | Frayeur, stress animal, mauvaise adaptation du serpent |
Recommandations | Sécuriser l’habitat, ne pas tenter de capture, alerter les autorités |
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À force de se retrouver dans les rues, les halls ou les jardins, ces pythons finiront par connaître le plan de ville mieux que leurs propriétaires.