Un promeneur a récemment vécu une expérience incroyable au Grand Parc de Miribel-Jonage, près de Lyon : il a capturé en photo une lutte impressionnante entre deux couleuvres.
Cette scène rare attire l’attention sur le comportement et la vulnérabilité de nos reptiles locaux, tout en soulevant la question de savoir comment réagir face à une morsure.
Quand la nature sauvage s’invite en plein Lyon : un duel exceptionnel entre couleuvres filmé
Imaginez-vous tranquillement en train de longer les rives d’un étang, dans la fraîcheur d’un début d’été. C’est ce qu’espérait un habitant de Millery, venu profiter d’une baignade entre les plages surveillées du Miribel-Jonage. D’un coup, des ondulations agitées dans les hautes herbes attirent son regard.
Sous ses yeux, deux couleuvres verte et jaune s’élèvent, s’enroulent et s’écrasent l’une contre l’autre. Leur duel n’a rien d’agressif ni de sanglant : il s’agit d’un ballet impressionnant qui va durer près de 25 minutes, parfois à demi dissimulé dans la végétation.
D’abord persuadé d’assister à un accouplement, le promeneur comprend rapidement qu’il s’agit d’un tout autre phénomène… qu’il filme, fasciné, sans que les reptiles ne se laissent troubler. Pour en savoir plus sur d’autres rencontres insolites avec des serpents, découvrez l’histoire d’un boa imperator Drôme.
- Lieu de l’observation : Grand Parc de Miribel-Jonage, lieu de promenade très apprécié de l’agglomération lyonnaise, entre plages et espaces de loisirs.
- Saison : Début de l’été, période d’intenses activités pour la faune sauvage.
- Temps de l’interaction : 25 minutes au total, alternant disparitions dans la végétation et retours à découvert.
- Comportement initialement mal interprété : Beaucoup de témoins pensent à un accouplement, preuve que ce rituel reste mystérieux même pour les promeneurs avertis.
C’est grâce à ce genre de témoignages et de vidéos que l’on découvre la richesse – parfois insoupçonnée – de la biodiversité urbaine.
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Les combats de serpents : un spectacle naturel codifié par la saison des amours
Ce type de scène, aussi rare qu’impressionnante, s’explique par la biologie ! Les spécialistes de la faune rappellent que ces luttes spectaculaires ne traduisent pas l’agressivité ou la dangerosité des espèces impliquées.
Il s’agit d’un combat ritualisé entre deux mâles de la couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), mené durant la saison de reproduction, et qui montre à quel point ce serpent est un véritable allié de biodiversité.
Caractéristique | Description |
---|---|
Espèces impliquées | Couleuvre verte et jaune, parfois couleuvre d’Esculape |
Période d’observation | Fin mai à fin juillet (pic durant l’été) |
Déclencheur | Poussée de testostérone associée à la saison des amours |
Nature du combat | Postures, enroulements, pressions : jamais de morsure ou blessure |
Objectif | Dominer l’adversaire pour s’imposer auprès des femelles |
Durée moyenne | 17 à 30 minutes (selon une étude scientifique de 2022) |
Lieux | Zones ensoleillées, souvent à découvert près de l’eau ou de la végétation basse |
Multiplication des combats | Quand plusieurs mâles détectent une même piste phéromonale de femelle |
L’affrontement entre mâles est bien rodé : il s’agit surtout de tester sa force, impressionner sans blesser et établir une hiérarchie.
Les scientifiques s’interrogent encore sur les véritables raisons qui déclenchent ce comportement, simple rivalité territoriale ou accès à une femelle précise ?
Les observations citoyennes pourraient aider à mieux comprendre ce phénomène.
Un statut protégé : pourquoi la couleuvre est précieuse pour nos écosystèmes
Au fil des années, la couleuvre verte et jaune s’est vue accorder une place à part dans la législation française, tant son rôle dans l’écosystème s’est révélé irremplaçable. Depuis le 19 novembre 2007, cette espèce bénéficie d’une protection stricte. Toute tentative de capture, de transport, de vente ou même de perturbation de ses œufs est interdite.
- Baisse des effectifs : Les chiffres du Muséum d’Histoire naturelle et de l’Office français de la biodiversité sont frappants : -29 % chez les reptiles dans nos zones périurbaines en dix ans.
- Suivi scientifique : Le programme POPReptiles (2015–2022) observe une chute de la diversité et des effectifs dans les plaines agricoles et espaces de loisirs.
- Risque sanitaire : Moins de serpents signifie une prolifération possible des petits rongeurs, principaux réservoirs de la bactérie Borrelia, vecteur de la maladie de Lyme chez l’homme.
- Rôle écologique : Les couleuvres participent naturellement à la régulation des populations de mulots et campagnols, permettant d’éviter leur explosion cyclique, surtout l’été. Ce petit prédateur discret est aussi un maillon de la chaîne alimentaire rejeté à tort.
Effet de la disparition des couleuvres | Conséquence sur l’environnement |
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Augmentation des rongeurs | Plus de dégâts aux cultures et espaces verts, risques pour la santé publique |
Baisse de la diversité animale | Fragilisation de la chaîne alimentaire et moins de prédateurs “naturels” |
Perte de patrimoine naturel | Pauvre biodiversité urbaine, moins de rencontres exceptionnelles comme ce duel |
Les couleuvres, inoffensives pour l’homme, sont à la fois sentinelles et régulatrices naturelles. En prendre soin, c’est permettre à tout l’écosystème périurbain de mieux fonctionner.
Le bon comportement face à une scène sauvage : préserver la vie sans intervenir
Si, au détour d’une balade, vous tombez sur ce type de scène, adoptez quelques gestes simples pour profiter du moment tout en respectant la faune locale et favoriser une bonne cohabitation avec les vipères.
- Gardez toujours une distance sécurisante : 3 mètres minimum pour ne pas perturber le comportement des animaux.
- Faites preuve de discrétion : pas de mouvements brusques, évitez de vous agiter, surtout à l’aube ou au crépuscule.
- N’intervenez jamais : Ne touchez pas les reptiles, même paraissant inertes ou affaiblis. La lutte fait partie de leur cycle de vie naturel.
- N’appelez un spécialiste (LPO, Ahpam, ONF) qu’en cas d’animal vraiment blessé ou en danger.
- Contribuez à la science participative : Signalez vos découvertes sur les plateformes comme Faune-France ou Vigie-Nature. Ce geste, simple, permet d’établir de véritables cartes d’observation et d’aider la recherche.
Grâce à la vigilance et l’engagement des citoyens, plus de 1 600 individus ont été recensés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, soit une progression prometteuse pour les naturalistes. Ce sont souvent ces petites attentions de chaque promeneur qui font la différence pour préserver la diversité de la faune près de chez nous.
Scène rare mais primordiale : un ballet de la nature à contempler et préserver
Le rituel d’intimidation entre couleuvres mâles, observé lors d’un pic de testostérone en plein été, met en lumière toute la richesse et la subtilité de la vie sauvage, même en ville. À chaque promenade, ce spectacle rappelle qu’un monde discret et vibrant existe sous nos pieds, où les équilibres naturels se jouent souvent loin de nos regards, tout comme chez le bec en sabot.
Savoir regarder, comprendre et respecter ces comportements, c’est valoriser la beauté de la nature proche, tout en devenant acteur de la préservation de ce fragile équilibre. À travers chaque observation, chaque signalement citoyen, la faune locale reprend sa place et invite chacun à partager sa curiosité et son respect de la vie sauvage… juste là, tout près de chez soi.