Serpents de plus de 2 mètres : pourquoi ils sont de plus en plus présents en France

Serpents de plus de 2 mètres : pourquoi ils sont de plus en plus présents en France

Depuis quelques années, de plus en plus de Français croisent de grands serpents dans leur jardin ou lors de balades en pleine nature. La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), pouvant atteindre 2 mètres, intrigue et parfois inquiète.

Pourquoi ces espèces de grande taille semblent-elles plus présentes dans notre environnement ? Faut-il s’en méfier ou apprendre à cohabiter ?

Le serpent de 2 mètres : qui est-il ?

La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus) détient le record du plus grand serpent de France et même d’Europe, avec des individus pouvant dépasser 2,5 mètres. Elle arbore une silhouette élancée, une tête allongée et de grands yeux vifs. On la confond parfois avec la couleuvre à collier (Natrix natrix), qui peut aussi frôler les 2 mètres, bien que cela reste plus rare.

Ces deux espèces appartiennent à la famille des Colubridae, la plus répandue chez les reptiles européens. Leur taille impressionnante suscite souvent la curiosité, mais aussi quelques frayeurs injustifiées. Pourtant, elles jouent un rôle clé dans la régulation des populations de petits animaux.

Répartition et habitat des grands serpents en France

Les grands serpents comme la couleuvre de Montpellier sont surtout présents dans le Sud et le Sud-Est de la France : Occitanie, Provence, massif des Maures, Var, Pyrénées, mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et parfois jusqu’en Île-de-France. Leur répartition s’étend progressivement vers le nord, notamment grâce à leur capacité d’adaptation.

On les rencontre dans des milieux variés : garrigues, forêts, zones humides, mais aussi dans les jardins et les espaces périurbains. Cette adaptation à de nouveaux habitats s’explique en partie par l’évolution du climat et la modification des paysages.

Pourquoi observe-t-on plus de serpents de 2 mètres ?

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation. D’abord, la protection des espèces a permis à leurs populations de se reconstituer. Le statut protégé de la couleuvre de Montpellier, par exemple, limite les destructions volontaires. Le réchauffement climatique favorise aussi leur expansion vers de nouvelles régions.

La raréfaction de certains prédateurs naturels, la modification des écosystèmes et la sensibilisation du public (notamment via des programmes de science participative) augmentent les observations. Ces serpents participent activement à l’équilibre de la biodiversité locale.

Comportement et mode de vie des grands serpents

Contrairement aux idées reçues, ces grands serpents sont craintifs et discrets. Ils fuient l’homme et n’attaquent que s’ils se sentent acculés. Leur alimentation se compose principalement de petits mammifères, d’oiseaux et de lézards, ce qui en fait d’excellents régulateurs naturels.

La reproduction a lieu au printemps. La femelle pond une dizaine d’œufs dans un endroit abrité. Les jeunes, très vulnérables, sont la proie de nombreux prédateurs. Leur survie dépend donc beaucoup de la qualité de leur habitat.

Menaces, prédateurs et protection des serpents en France

Les serpents subissent de nombreuses menaces : destruction des habitats, circulation routière, persécutions humaines, pollution. Le Circaète Jean-le-Blanc (un rapace spécialisé dans la chasse aux reptiles), le hérisson ou certains mammifères carnivores figurent parmi leurs prédateurs naturels.

Heureusement, la protection légale (lois françaises, statut UICN, directives européennes, convention de Berne) contribue à leur conservation. L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (OFB) et diverses associations sensibilisent le public à leur rôle écologique.

Serpents de 2 mètres et cohabitation avec l’homme et les animaux domestiques

Faut-il craindre ces grands serpents ? Leur venin est peu dangereux pour l’homme et les animaux domestiques. Les morsures sont rares et surviennent presque toujours en cas de manipulation ou de provocation. En cas de rencontre avec un serpent, il suffit de rester calme et de laisser le serpent s’éloigner. Pour protéger vos animaux, surveillez-les simplement lors des promenades.

Au jardin, la présence d’un serpent est souvent synonyme de biodiversité et de régulation naturelle des rongeurs. Plutôt que de s’en inquiéter, mieux vaut apprendre à les observer et à les respecter.

Quant à l’une des seules espèces réellement mortelles en France, la vipère aspic, elle ne mesure que rarement plus de 90 cm et ne rentre donc pas dans la catégorie de ces grands serpents.

Comment observer et protéger les serpents en France ?

Les grands serpents sont surtout actifs du printemps à l’automne, lors des journées chaudes. On les observe parfois le matin ou en fin de journée, dans les zones ensoleillées, les tas de pierres ou les lisières de forêts. Signaler vos observations sur des plateformes comme Faune-France aide les scientifiques à mieux suivre leur répartition.

Pour les protéger, il est essentiel de préserver leurs habitats, d’éviter l’usage de pesticides et de participer à des actions de sensibilisation. Certaines réserves naturelles proposent des sorties d’observation encadrées.

FAQ sur les serpents de 2 mètres en France

  • Les serpents de 2 mètres sont-ils dangereux ? Non, leur venin est peu toxique et ils fuient l’homme.
  • Où les rencontre-t-on le plus souvent ? Dans le Sud, mais leur aire s’étend vers le nord.
  • Que faire en cas de morsure ? Nettoyer la plaie, consulter un médecin par précaution.
  • Faut-il signaler leur présence ? Oui, sur des plateformes comme Faune-France pour aider à leur suivi.

La présence croissante des serpents de 2 mètres en France témoigne d’un environnement qui change, mais aussi d’une meilleure cohabitation avec la faune sauvage. Ces reptiles impressionnants sont des alliés précieux pour la biodiversité. Observer, comprendre et protéger ces espèces, c’est préserver l’équilibre de nos écosystèmes.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez une grande couleuvre, prenez le temps de l’admirer… et de la laisser poursuivre son chemin !



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Arnaud
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