Les cirques français en pleine transformation, la fin annoncée des animaux sauvages

Le rideau tombe sur la tradition des fauves en piste. Face à l’interdiction imminente des animaux sauvages dans les cirques, artistes, mairies et spectateurs se divisent entre nostalgie du passé et volonté de protéger les espèces. Entre crise et créativité, découvrez comment le cirque français s’apprête à entrer dans une ère inédite.

 

Les cirques français en pleine transformation, la fin annoncée des animaux sauvages

En décembre 2028, une mesure phare bouleverse les traditions circassiennes : l’interdiction des animaux sauvages dans les spectacles itinérants. Cet événement marquant suscite discussions et transformations au sein du secteur.

Un changement législatif radical

La législation visant à interdire les animaux sauvages dans les cirques est une avancée majeure pour le bien-être animal. Depuis les annonces de 2021 déjà les mesures sont mises en place petit à petit. L’objectif est d’éliminer toute forme de maltraitance associée à la captivité et à l’exploitation de ces créatures. Cette évolution s’inscrit dans une dynamique plus large de protection animale, comme en témoigne la lutte contre abandon chiens et chats qui mobilise également l’opinion publique et les pouvoirs publics.

Défi pour un modèle ancestral

Les professionnels du cirque ont trois ans pour réinventer un modèle qui existe depuis longtemps. Le défi : préserver l’âme du cirque tout en s’alignant sur cette nouvelle norme. Cette période de transition rappelle d’autres enjeux de cohabitation entre l’homme et l’animal, comme le rôle du castor, véritable bâtisseur des rivières, dont l’action bénéfique sur les écosystèmes inspire de nouvelles approches en matière de gestion de la faune.

Année Évènement
2025 Annonce de l’interdiction des animaux sauvages prévue pour décembre 2028
2026 Début des transformations dans certains cirques pour s’adapter
2028 Entrée en vigueur de l’interdiction

Des réactions contrastées au sein de la profession

Chez les circassiens, l’incompréhension se mêle à l’inquiétude. Alexandre Muller, directeur du Cirque Zavatta, ressent cet abandon, marqué par l’anticipation des mesures par de nombreuses municipalités qui refusent désormais d’accueillir les cirques.

Face à ces nouvelles règles, le Cirque Zavatta a pris l’initiative de s’installer dans le centre-ville d’Avignon sans autorisation préalable, illustrant leur désarroi mais également leur détermination à préserver leur art. Cette entorse aux règles leur vaut une amende de 600 euros par jour, une somme non négligeable.

Le public, entre tradition et conscience moderne

Les spectateurs ne sont pas unanimes sur la question :

  • Pour certains, les animaux sont le cœur du spectacle et sans eux, l’expérience perd de son attrait.
  • D’autres ressentent un pincement au cœur en voyant ces animaux restreints dans leur liberté, un dilemme moral s’imposant.

Cette division montre combien la perception du spectacle vivant évolue : le respect des animaux devient une priorité croissante chez nombre de spectateurs. Pour accompagner cette évolution, des outils innovants émergent, à l’image de L’application qui change la donne pour la protection de la faune, qui permet de sensibiliser et d’impliquer davantage le public dans la préservation animale.

Les animaux, membres à part entière de la famille circassienne

Pour les circassiens, chaque animal est davantage qu’un simple acteur du spectacle ; il est un membre de la famille. Édouard Muller, dresseur du Cirque Zavatta, exprime avec émotion la place centrale de leur hippopotame, né en captivité. Remettre cet animal dans la nature serait, selon lui, une décision fatale.

Le casse-tête administratif et les municipalités

Les installations surprises du cirque mettent les mairies dans une situation délicate. Avignon, par exemple, critique l’occupation non autorisée de son espace public et la démarche jugée « pirate » du Cirque Zavatta.

Seules quelques municipalités, telles que Martigues, poursuivent leur engagement avec le cirque, à condition que les troupes s’adaptent aux nouvelles normes en se limitant à des animaux domestiques, comme les chevaux et les chiens.

Un exemple d’adaptation à Martigues

Martigues illustre une collaboration proactive avec le Cirque Dawson, en offrant un soutien conditionnel. Cet accompagnement consiste en un prêt d’espaces sous la condition que le cirque ne présente que des animaux domestiques, et utilise l’espace pour des ateliers gratuits destinés à la communauté.

Dawson Cornero, gérant du cirque, admet la complexité de maintenir la rentabilité dans ce nouveau contexte, entre les coûts de déplacement, de publicité, et de soin des animaux domestiques.

Un secteur à réinventer : entre pression et opportunité

Les circassiens doivent désormais jongler avec des incertitudes économiques et régulatoires. L’avenir du cirque français semble préfigurer une scène libérée des cages, où créativité et respect de la biodiversité se rejoignent pour façonner une nouvelle ère du spectacle vivant.



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Marine
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