Méconnaissance face au mode de transmission du coronavirus, panique face à la contagion, crédibilité dans les fake news ? Au lieu de s’informer de sources sûres, les Français choisissent de se séparer de leur animal.
La France aime compter parmi les champions : elle tient la première place dans l’abandon d’animaux de compagnie. Il est donc essentiel de bien réfléchir avant d’accueillir un animal chez soi, en tenant compte de ses besoins spécifiques et de son tempérament. Certains chats qui demandent attention peuvent par exemple nécessiter une présence quasi constante, ce qui n’est pas adapté à tous les foyers.
Le grand boom des abandons d’animaux à cause du coronavirus
Chaque année en France, ce sont quelques 100’000 animaux de compagnie qui sont délaissés, dont 60’000 abandonnés avant l’été. Ce phénomène touche aussi bien les chiens que les chats, et il est important de choisir son compagnon en fonction de son mode de vie. Pour éviter les mauvaises surprises, il est recommandé d’adopter selon son mode de vie afin d’assurer le bien-être de l’animal et de son propriétaire.
En tête de liste, chiens et chats sont les plus touchés. Des solutions existent pour confier son animal en toute sérénité et profiter pleinement de ses congés: la pension, des voisins, des applications de garde d’animaux fleurissent.
Cette alternative à l’abandon ne semble pas intéresser de nombreux citoyens, pour lesquels laisser son animal dans la nature est une bien plus grande facilité.
Golden Retriever, huskies, américan staff, des chiens de taille moyenne qui ont du caractère, besoin d’espace pour se dépenser, mais aussi le jack Russel, race bien moins encombrante par la taille mais très tonique, avec une énergie débordante; les chats, plus petits, plus discrets, font aussi partie du palmarès. Maine Coon, bengal ou chat européen, aucune race n’échappe à l’horreur de l’abandon. Par ailleurs, certaines races de chiens de race sont particulièrement prisées, ce qui peut malheureusement les rendre plus vulnérables à l’abandon ou au vol.
La peur de la contagion
Crainte que l’animal soit porteur du coronavirus, vecteur de contagion, ou pour partir se confiner avec d’autres membres de sa famille, l’animal est de trop. On s’en débarrasse. Il faut aussi savoir que certains chiens cibles des voleurs sont abandonnés par peur des risques ou par méconnaissance de la législation, alors qu’il existe des solutions pour protéger son animal.
Le confinement a décuplé les difficultés de la SPA. Elle ne déroge pas à la réglementation imposée sur le confinement et ne compte donc plus de bénévoles dans ses rangs actuellement. Seuls les salariés continuent de prendre soin des animaux. Les refuges, déjà largement surpeuplés d’ordinaire ont vu leurs effectifs grossir ces derniers temps.
Ajoutons à cela l’impossibilité pour des gens intéressés de se rendre dans un centre pour adopter un animal; l’été approche, la surpopulation animale en refuge va devenir catastrophique.
Résultat: on parle d’euthanasie.
L’appel du président de la SPA française
Face à cette situation compliquée et dramatique pour les animaux de compagnie, Jean-Charles Fonbonne, président de la SPA, a formulé une requête aux autorités.
« Nous demandons une modification de la réglementation des déplacements autorisés dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus Covid-19. À savoir la possibilité de pouvoir se rendre dans les SPA et refuges français, afin d’adopter un animal de compagnie. Les gens pourraient regarder les animaux sur notre site internet, et si coup de cœur, seraient autorisés sur dérogation, à venir récupérer leur animal, individuellement, en respectant tous les gestes barrières et sans aucun contact avec le refuge. C’est la seule solution pour désengorger nos centres. Sans ça, on vire à la catastrophe. »
Soulignons que les propriétaires qui abandonnent leur animal restent responsables pénalement et financièrement des dommages et blessures que celui-ci peut perpétrer durant son errance.
Abandonner son animal domestique sur la voie publique ou dans la nature est un délit passible de 30 000 euros d’amende et deux ans d’emprisonnement.