Chiens dans le tram à Strasbourg : le pari gagnant d’une plus grande liberté pour les propriétaires… et un réseau encore plus inclusif

Des chiens dans le tram, une expérience inédite pour Strasbourg

Depuis 2022, la ville de Strasbourg autorise les chiens à monter dans les rames de tramway dans le cadre d’une phase expérimentale menée par la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS). Ce dispositif, qui s’inscrit dans une réflexion sur l’inclusion des animaux de compagnie dans l’espace public, fait l’objet d’un suivi attentif par les autorités locales. Deux ans après son lancement, la collectivité dresse un premier bilan.

Le principe est simple : permettre aux usagers de voyager avec leur chien, tout en posant quelques balises pour garantir la sécurité et la tranquillité de tous. Aujourd’hui, la période d’essai touche à sa fin, et l’heure est au bilan.

Des propriétaires ravis : le quotidien des Strasbourgeois facilité

• Plus besoin de jongler avec la garde ou la voiture ! Emmener son chien chez le vétérinaire, au parc ou même au travail devient bien plus simple. Fini le stress de l’organisation ou la culpabilité de laisser son animal seul. Les trajets quotidiens coûtent moins cher, car le recours aux taxis ou au covoiturage diminue nettement. Les propriétaires apprécient d’être enfin entendus par les services publics locaux. Pour beaucoup, la vie urbaine paraît plus douce, d’autant plus qu’un chien bien attaché en voiture pour sécurité rend les déplacements plus sereins et les contraintes de la possession d’un animal s’allègent.
• No stress…(ou presque) pour les toutous
  • Les chiens s’habituent assez rapidement au transport en commun : bruits, mouvements, foule…
  • Les maîtres notent que leurs compagnons à quatre pattes deviennent plus sociables et moins craintifs.
  • Socialisation, découvertes : l’expérience profite finalement à l’animal comme à son propriétaire.

Une mesure encadrée et surveillée

Depuis le début de l’expérimentation, tous les trams de la ville sont concernés. Les conditions sont clairement définies : les chiens doivent être tenus en laisse, et dans certains cas, muselés. Selon la CTS, cette règle s’applique surtout aux chiens de grande taille ou aux races catégorisées. Le personnel de contrôle a été formé pour veiller à la bonne application du règlement.

Un rapport interne consulté par Rue89 Strasbourg mentionne qu’aucun incident grave n’a été signalé au cours des deux premières années. En complément, une enquête de satisfaction a été menée fin 2023, indiquant un taux élevé de satisfaction parmi les propriétaires de chiens, mais aussi un bon niveau d’acceptation parmi les autres usagers.

Source : Rue89 Strasbourg, 2024 ; Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS)

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Un cadre réglementaire précis

La CTS impose plusieurs règles de comportement et d’hygiène, similaires à celles déjà en vigueur dans d’autres villes européennes comme Berlin ou Genève. En période de forte affluence (matchs, festivals, heures de pointe), l’accès peut être temporairement restreint. Le processus s’étend même aux plages, comme cette plage française qui révolutionne l’accès des chiens.

Règles principales :

• Chien tenu en laisse obligatoire (lire notre guide complet des chiens sans laisse)

• Muselière exigée selon la taille ou le comportement

• Propreté à la charge du propriétaire

• Respect impératif des autres usagers

Ces règles sont rappelées régulièrement par affichage dans les stations et les rames. La CTS indique que le nombre de réclamations reçues reste très limité et concerne essentiellement des cas ponctuels (aboiements, salissures ou peur des chiens).

Source : CTS, règlement voyageurs 2022-2024 ; Service communication CTS

Tableau récapitulatif des règles appliquées :

Bénéfices observés et retours des usagers

Selon une analyse publiée par France Bleu Alsace en janvier 2024 [2], de nombreux usagers ayant un chien ont déclaré que cette mesure leur facilitait les déplacements quotidiens. Moins de recours à la voiture ou aux taxis, moins de stress lié à la garde de l’animal : les avantages sont surtout d’ordre pratique.

À lire également : Conseils de sécurité utiles pour la promenade des chiens

Du côté des non-propriétaires, les retours sont globalement positifs, sous réserve du respect des règles par les maîtres. Aucune perturbation majeure du service n’a été enregistrée, et les cas de malaise ou de craintes passagères sont restés isolés. Le personnel de la CTS est sensibilisé à ces situations, notamment pour accompagner les passagers vulnérables.

• Des craintes initiales surmontées :
  • Inquiétudes initiales de certains usagers concernant les chiens de grande taille, la peur et les allergies.
  • Les passagers redoutaient aussi d’éventuels problèmes de propreté, d’aboiements ou de tensions entre chiens.
  • Finalement, ces préoccupations sont restées marginales grâce à la vigilance des propriétaires et à l’adaptation des animaux.
• Une cohabitation sans heurts :
  • Zéro incident grave signalé sur toute la période test.
  • Les usagers se sont rapidement habitués à la présence des animaux à bord.
  • L’ambiance reste conviviale, sans perturbation du trafic ni conflits majeurs entre passagers.
  • Quelques rares cas de malaises ou de craintes ont été gérés de façon bienveillante par le personnel.
• Une majorité séduite :
  • Même nombreuses personnes sans animaux sont globalement favorables à la poursuite de la mesure.
  • L’idée d’une ville accueillante, respectueuse de toutes les formes de mobilité, progresse.

Source : France Bleu Alsace, 2024 ; Observatoire des mobilités urbaines, enquête 2023

Un suivi attentif, de l’écoute et de l’adaptation

• Évaluation constante du dispositif :
  • Les équipes de la compagnie de transport (CTS) réalisent des enquêtes de satisfaction et recueillent les avis des usagers à intervalles réguliers.
  • Un suivi précis des éventuelles incivilités ou réclamations.
  • Le nombre de plaintes reste très faible, la plupart liées à des cas isolés et vite réglés.
  • En fonction des retours, ajustement possible des plages horaires, affichages et contrôles.
• Communication et pédagogie :
  • Des campagnes de sensibilisation accompagnent l’expérimentation, avec affiches, annonces et relais sur les réseaux sociaux.
  • Focus sur la civilité, la bienveillance et l’attention portée à tous les passagers, pour que le vivre-ensemble reste la règle.

Statistiques clés de l’expérimentation :

Strasbourg, modèle de ville dog-friendly !

• L’image de la ville s’améliore : l’expérimentation est perçue comme innovante, moderne et humaine. Strasbourg devient une référence pour l’accueil des animaux et le respect du vivre-ensemble. Des touristes étrangers félicitent ce choix et soulignent le confort inédit offert aux familles avec un chien qui ne quitte jamais leur maître. Les associations de protection animale saluent aussi la démarche, mettant en avant le bien-être animal facilité.
• Strasbourg se distingue par son ouverture et son respect, incarnant l’innovation sociale et le désir de renforcer les liens entre citadins. Cette initiative aide à rompre l’isolement de certains propriétaires, en particulier les personnes âgées. La ville s’impose ainsi parmi les meilleures cités européennes où il fait bon vivre, même avec un animal. Découvrez aussi les chiens adaptés aux trajets.

Un modèle observé par d’autres villes

À ce jour, la mesure reste relativement rare en France. À Paris, par exemple, seuls les chiens de petite taille transportés dans un sac ou panier sont autorisés dans le métro. En revanche, des initiatives similaires ont été mises en place à Lyon (sur certaines lignes de tramway) ou à Nantes, avec des conditions plus strictes.

La Fondation 30 Millions d’Amis salue la décision strasbourgeoise, estimant qu’elle va dans le sens d’un meilleur respect du lien homme-animal, tout en rappelant la nécessité de maintenir des règles de civilité dans les transports en commun [3].

Source : Fondation 30 Millions d’Amis, 2023 ; Règlements des transports de Lyon (TCL) et Nantes (TAN)

Perspectives et ajustements possibles

La municipalité de Strasbourg indique qu’une évaluation complète de l’expérimentation sera publiée d’ici fin 2024. En fonction des résultats, plusieurs scénarios sont envisagés : pérennisation du dispositif, ajustement des horaires d’accès, voire extension à d’autres formes de transport urbain.

Le maire adjoint chargé des mobilités a déclaré dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace [4] : « Nous restons attentifs à l’équilibre entre accessibilité pour les propriétaires d’animaux et confort de tous les passagers. C’est une mesure sociale, mais elle doit être rigoureuse. »

Source : DNA, 2024, interview du service Mobilité

Pour l’instant, tout indique que les chiens pourront continuer à prendre le tram avec leurs maîtres, et cette possibilité pourrait même s’élargir. Les règles resteront attentives selon les horaires et la fréquentation, mais la dynamique est lancée : Strasbourg montre l’exemple d’un réseau urbain où humains et animaux, bénéficiant parfois d’un accueil personnalisé pour animaux, cohabitent sans friction.

Mieux : la collectivité envisage déjà d’autres évolutions pour rendre la ville toujours plus agréable et inclusive. Et pour les maîtres, c’est l’assurance de pouvoir vivre leur quotidien sans limite inutile… alors, prêts à (re)prendre le tram avec votre compagnon ?