Alors que la France et la Suisse sont frappées par une vague de chaleur particulièrement intense, un mot revient sur toutes les lèvres : canicule. Ce terme, que l’on associe instinctivement à la chaleur écrasante de l’été, trouve en réalité ses racines… dans l’univers canin.
Une origine céleste et canine
Le mot « canicule » vient du latin canicula, qui signifie littéralement « petite chienne ». Dans l’Antiquité, ce terme désignait l’étoile Sirius, la plus brillante de la constellation du Grand Chien (Canis Major). Sirius apparaissait dans le ciel au lever du jour à la fin juillet, une période que les Romains associaient aux grandes chaleurs estivales.
Cette coïncidence astronomique a conduit à croire que cette étoile contribuait à la montée des températures. Résultat : les jours les plus chauds de l’année ont été baptisés les dies caniculares, autrement dit « les jours du petit chien ».
Plus étrange encore : certains rites païens de l’époque consistaient à sacrifier un chien roux dans l’espoir d’apaiser les astres. Une tradition oubliée (et heureusement abandonnée), mais qui rappelle à quel point les hommes liaient autrefois les phénomènes naturels aux croyances célestes et aux animaux.
Canicule 2025 : une réalité brûlante
Si l’étymologie a de quoi faire sourire, la réalité actuelle, elle, est préoccupante. Le mois de juin 2025 s’est terminé sur un record historique en France, avec des températures moyennes dépassant les 28 °C. Plusieurs départements sont en vigilance orange ou rouge, et certaines villes dépassent les 40 °C.
La Suisse n’est pas en reste : MétéoSuisse anticipe un été plus chaud et plus sec que la normale, avec des périodes caniculaires de plus en plus précoces et longues. Pour les animaux, et en particulier les chiens, cette situation est loin d’être anodine.
Pourquoi la canicule est dangereuse pour les chiens
Contrairement à l’humain, le chien ne transpire pas par la peau. Il régule sa température principalement par le halètement et un peu par les coussinets. Lorsqu’il fait très chaud, ce mécanisme est insuffisant, et le risque de coup de chaleur devient réel.
Parmi les signes d’alerte à surveiller :
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Halètement intense et rapide
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Fatigue soudaine, faiblesse
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Gencives rouges foncé ou bleuâtres
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Vomissements, salivation excessive
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Perte d’équilibre, convulsions, coma
Un coup de chaleur peut tuer un chien en moins de 30 minutes. Les races brachycéphales (comme les bouledogues ou les carlins) sont particulièrement à risque, tout comme les chiots, les chiens âgés et ceux en surpoids.
Les bons réflexes pour protéger son chien
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Ne pas le sortir aux heures chaudes (préférez tôt le matin ou tard le soir)
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Lui offrir un coin ombragé et bien ventilé
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Laisser de l’eau fraîche en permanence à disposition
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Mouiller ses pattes ou son ventre avec un linge humide
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Éviter les promenades sur le bitume brûlant (risque de brûlures des coussinets)
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Et surtout : ne jamais laisser un chien dans une voiture, même fenêtres entrouvertes
En cas de doute ou si vous constatez un comportement anormal, contactez immédiatement un vétérinaire.
Si la canicule tire son nom d’une « petite chienne céleste », elle est loin d’être une amie pour nos compagnons à quatre pattes. Profitons de cette parenthèse étymologique pour rappeler qu’un chien dépend entièrement de nous pour faire face à la chaleur.
Prendre soin de lui pendant l’été, c’est faire preuve de bon sens, d’empathie… et d’un peu d’attention aux étoiles.