Vipère ou couleuvre ? 4 signes pour ne plus jamais confondre

Avec l’arrivée des beaux jours, les serpents réapparaissent dans les jardins, les sous-bois et les sentiers de randonnée. Mais face à un reptile, une question revient souvent : est-ce une vipère ou une couleuvre ?

Dans le doute, lors d’une rencontre avec un serpent la peur l’emporte, et parfois les gestes malheureux. Pourtant, plusieurs indices permettent de faire la différence.

Voici comment les reconnaître et éviter les mauvaises surprises, quelle que soit la région où vous vous trouvez.

Couleuvres et vipères : les principales différences

Les couleuvres sont inoffensives pour l’homme. Les vipères, elles, sont venimeuses et peuvent mordre si elles se sentent acculées. Distinguer les deux familles est donc important, notamment pour réagir correctement.

1. La pupille

Vipère : pupille verticale, en fente (comme un chat).
Couleuvre : pupille ronde, bien visible.

2. La forme de la tête

Vipère : tête triangulaire, bien distincte du corps.
Couleuvre : tête ovale, prolongement naturel du cou.

3. La taille du corps

Vipère : corps trapu, queue brusquement raccourcie. Moins d’un mètre en général.
Couleuvre : silhouette plus élancée, queue longue et fine. Les couleuvres peuvent atteindre les 2 mètres.

4. Les motifs sur le dos

Vipère : ligne en zigzag, bien visible.
Couleuvre : taches ou bandes irrégulières, parfois absence de motifs (ex. couleuvre d’Esculape).

Où trouve-t-on des vipères ou des couleuvres en France ?

Vipères :

On les rencontre dans des zones sèches et ensoleillées, mais aussi en altitude ou dans des zones humides selon l’espèce.

Vipère aspic : Massif central, Alpes, Drôme, Ardèche, Var, Corse.
Vipère péliade : Bretagne, Normandie, Hauts-de-France, Vosges, Jura, Savoie.
Vipère d’Orsini : Alpes-de-Haute-Provence, prairies alpines, rare et protégée.

Couleuvres :

Très largement réparties, des rives de la Loire aux garrigues du Languedoc, en passant par la Bretagne ou la région parisienne.

Couleuvre à collier : près des points d’eau (étangs, rivières), dans tout l’Hexagone.
Couleuvre verte et jaune : dans les murets ensoleillés du Sud-Ouest, du Limousin aux Pyrénées.
Couleuvre vipérine : souvent confondue avec la vipère, mais inoffensive, présente dans les Alpes, les Cévennes, le Languedoc.

Et si on ne voit pas bien ?

Vous êtes surpris en balade ? Il fait sombre ? Le serpent a filé ? Voici quelques gestes de prudence universels :

Ne touchez jamais un serpent, même immobile.
Ne le manipulez pas, même avec un bâton.
Reculez lentement, sans panique.
Gardez vos chiens en laisse.
Portez des chaussures montantes lors des promenades, surtout dans le Sud, le Massif central, la Bretagne et les zones boisées de Normandie.

Ce qu’il ne faut pas faire

Même en cas de morsure supposée :

Ne pas inciser la plaie.
Ne pas sucer ou aspirer le venin.
Ne pas poser de garrot.

Appelez immédiatement le 15 ou le Centre Antipoison, immobilisez la victime et restez calme. Dans la majorité des cas, la morsure est localisée et lente à se diffuser.

L’essor des signalements… et des confusions

Avec l’augmentation des promenades nature, des applis de reconnaissance et des réseaux sociaux, les signalements de serpents explosent. Mais attention : selon les herpétologues du Muséum national d’histoire naturelle, près de 60 % des serpents signalés comme « vipères » sont en réalité des couleuvres.

Cela vaut donc le coup de s’informer… avant de paniquer.

Pourquoi les serpents sont utiles

Les serpents — couleuvres comme vipères — jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes : ils régulent les populations de rongeurs, protègent les cultures, participent à l’équilibre de la biodiversité.

Ils sont protégés par la loi, notamment via la Convention de Berne. Les tuer est interdit. Les observer à distance est recommandé.

À retenir

Caractéristique	Vipère	Couleuvre
Pupille	Fendue (verticale)	Ronde
Tête	Triangulaire	Ovale
Corps	Trapue, queue courte	Élancé, queue longue
Motif	Zigzag	Taches ou bandes variées
Comportement	Discret, attaque si acculée	Fuyard, inoffensif