En France, la vipère est le seul serpent venimeux. Certaines régions enregistrent plus de signalements et de morsures que d’autres. Découvrez où la vigilance est de mise, pourquoi, et comment protéger vos animaux et vous-même. Quelles sont les zones à risque et pourquoi ?
Carte et liste des régions françaises où l’on croise le plus de vipères
La répartition des vipères en France n’est pas homogène. Selon les données de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Muséum national d’histoire naturelle, les régions les plus concernées sont :
- Pays de la Loire (notamment la Vendée et la Loire-Atlantique)
- Drôme et Ardèche (Vallée du Rhône, contreforts du Massif central)
- Var (Provence, zones sèches et ensoleillées)
- Bretagne (surtout le Morbihan et le Finistère)
- Normandie (bocages, zones humides)
- Nouvelle-Aquitaine (Landes, Dordogne, Charente)
- Rhône-Alpes (Alpes du Sud, Savoie, Haute-Savoie)
- Massif central (Lozère, Cantal, Haute-Loire)
- Vallée du Rhône (zone de transition climatique)
- Alpes (notamment Alpes du Sud, zones d’altitude)
- Corse (présence localisée)
- Hauts-de-France (présence plus discrète, mais signalements de Vipera berus)
- Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France, Occitanie : présence ponctuelle selon l’habitat.
Ces régions où il y a le plus de vipères sont identifiées grâce aux signalements, aux études de terrain et aux données de l’Agence régionale de santé.
Pourquoi certaines régions comptent-elles plus de vipères ?
Le climat joue un rôle clé : les régions du Sud et du Sud-Est, la vallée du Rhône et les zones montagneuses offrent des habitats idéaux (broussailles, pelouses sèches, forêts claires, pierriers). L’altitude favorise la présence de la Vipera berus dans le nord et l’est, tandis que la Vipère aspic préfère les coteaux ensoleillés du sud de la France.
Le réchauffement climatique modifie la distribution des espèces, favorisant leur migration vers de nouvelles zones. La préservation de l’habitat naturel et la diminution des prédateurs naturels (buses, hérissons) jouent aussi un rôle dans la répartition des Vipera en France et en Europe.
Quelles espèces de vipères trouve-t-on en France ?
Trois espèces principales sont présentes :
- Vipère aspic (Vipera aspis) : la plus répandue, du sud de la Loire jusqu’au sud de la France, présente dans la Drôme, l’Ardèche, le Var, le Massif central et les Alpes.
- Vipère péliade (Vipera berus) : surtout dans le nord, l’ouest (Bretagne, Normandie, Hauts-de-France), et jusqu’en Nouvelle-Aquitaine.
- Vipère d’Orsini (Vipera ursinii) : espèce rare, localisée dans les Alpes du Sud (notamment dans les prairies d’altitude de Haute-Provence et des Alpes-de-Haute-Provence).
D’autres espèces de Vipera existent en Europe, mais ces trois-là sont les seules recensées en France.
Pourquoi voit-on plus de vipères aujourd’hui ?
Le réchauffement climatique favorise l’expansion des vipères vers le nord et l’altitude. La modification des habitats (déprise agricole, friches, urbanisation) crée de nouveaux refuges. Le recul des prédateurs naturels (buses, hérissons, sangliers) accentue leur présence. L’essor des observatoires de la faune et des associations comme la LPO ou Bretagne Vivante encourage aussi les signalements citoyens, rendant la présence des vipères plus visible.
Les études du Muséum national d’histoire naturelle et de l’OFB confirment ces tendances.
Risques pour les humains et les animaux : que faire en cas de rencontre ou de morsure ?
La morsure de vipère, bien que rarement mortelle, peut être grave pour les enfants, les personnes âgées et les animaux domestiques (chiens, chats, chevaux).
Voici quelques conseils de prévention :
- Restez sur les sentiers lors de vos balades, surtout dans les Pays de la Loire, la Drôme ou l’Ardèche.
- Gardez vos animaux en laisse dans les zones à risque.
- Portez des chaussures montantes et évitez de marcher dans les hautes herbes ou les broussailles.
En cas de morsure :
- Gardez votre calme, immobilisez la zone mordue.
- Appelez immédiatement le Centre Antipoison ou le 15.
- N’incisez pas, ne sucez pas la plaie, ne posez pas de garrot.
- Transportez la victime rapidement vers un centre de soins pour une prise en charge adaptée (sérum antivenin si nécessaire).
La venimosité varie selon l’espèce (Vipère aspic plus dangereuse que Vipera berus), mais la prudence reste de mise partout en France.
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Comment reconnaître une vipère d’un serpent inoffensif ?
La confusion est fréquente entre Vipère et Couleuvre. Voici quelques critères pour les différencier :
- Vipère : tête triangulaire, pupille verticale, corps trapu, queue courte, motifs en zigzag sur le dos.
- Couleuvre : tête ovale, pupille ronde, corps élancé, queue longue, motifs variés mais souvent sans zigzag.
Les vipères privilégient les habitats secs, ensoleillés, pierriers, tandis que les couleuvres sont plus souvent observées près de l’eau ou dans les jardins.
Pour en savoir plus, consultez les guides illustrés du Muséum national d’histoire naturelle ou le Guide Delachaux.
Vipères et biodiversité : espèces protégées et importance écologique
Les vipères sont protégées par la Convention de Berne et figurent sur la Liste rouge des reptiles de France (UICN). Elles jouent un rôle essentiel dans la biodiversité en régulant les populations de rongeurs et d’insectes. Leur disparition aurait un impact sur l’équilibre des écosystèmes.
Il est donc crucial de respecter ces espèces et de favoriser la cohabitation, notamment dans les régions à forte présence (France, Europe).
Sources, liens utiles et bibliographie pour aller plus loin
- Office français de la biodiversité (OFB)
- Muséum national d’histoire naturelle
- Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
- data.gouv.fr : données sur la faune
- Centres antipoison
- Bretagne Vivante
- Lectures recommandées : Guide des reptiles de France (Delachaux et Niestlé), Guide Delachaux des serpents d’Europe.
Pour plus d’informations sur la Vipère aspic, la Vipera berus et la préservation des espèces en France, n’hésitez pas à consulter ces ressources officielles et à contacter les associations locales.